Le parchemin, sa fabrication et son emploi.
Étymologie : bas latin : pergamena (charta). Grec : pergamêné, « peau de Pergame »; parchamin. 1050. parcamin «peau de mouton, d’agneau, de chèvre, séchée à l’air et non tannée, de manière à recevoir une écriture manuscrite ou imprimée, à servir à la reliure» (Alexis, éd. Chr. Storey, 281)
Pergame : Aujourd’hui Bergama, en Turquie.
Origines du parchemin
-152 avant J.C, l’Égypte détient le monopole du papyrus, matière rare et chère. C’est la rivalité entre la cour royale de Pergame et celle d’Alexandrie pour avoir la bibliothèque la mieux garnie, soit environ 200 000 volumes.
Plus souple, plus résistant et plus mince que le papyrus, le parchemin qui est déjà utilisé depuis près de 3000 ans, atteint alors un niveau de qualité inégalé et devient suffisamment noble pour conserver des textes sacrés.
D’abord utilisé en rouleaux, le parchemin enroulé était conservé dans un étui en cuir appelé scrinium.
Beaucoup plus économique en matière que les rouleaux, les codex étaient des feuilles pliées et cousues en cahiers et reliées ensemble. ils conservaient deux fois plus de textes (recto-verso).
Le livre comme nous le connaissons est apparu dès le 3ème siècle, plus facile à transporter et à manipuler.
Il a énormément contribué au développement intellectuel et à la création artistique. En France, le papyrus est encore utilisé par les mérovingiens, c’est à l’époque carolingienne que le parchemin fit son apparition pour les œuvres liturgiques.
Au 13ème siècle, seul le parchemin est utilisé pour les manuscrits, il a permis d’inventorier les « savoirs-faire », et passer de la transmission orale à celle écrite. Voir les différentes « chroniques médiévales », traités d’escrime ou universitaires, recueils de lois, inventaires…
Utilité du parchemin
Dès lors, ce « nouveau » support permit d’illustrer les textes, d’images colorées et dorées. Ce fût la naissance d’une nouvelle expression artistique qu’est l’enluminure.
L’intérêt est d’aider à la compréhension du texte, de le rendre « lumineux », une année (en moyenne) est le temps de fabrication de ces ouvrages.
Outre ce travail d’écriture colossal, le parchemin, produit par un long travail fastidieux, est une matière très onéreuse et ajoute de la valeur à ces ouvrages. Des manuscrits entiers ont été « recyclés » pour récupérer le précieux parchemin, ce sont les palimpsestes.
Au 11ème siècle, la taille des images se réduit encore pour utiliser la peau au maximum, ce sont les miniatures.
Ce travail de recopiage était confié aux moines » copistes » ou « scriptores » et à l’ymagier.
Veuillez consulter le site de Dame Chlodyne pour en savoir plus sur la calligraphie et l’enluminure : http://arhpee.typepad.com/
Comment fabriquer du parchemin
Le parchemin n’est pas tanné, la peau de mouton, de chèvre, de très jeune veau, est trempée dans la chaux pour enlever les poils et l’épiderme.
Ensuite, tendue de façon homogène, elle est écharnée, saupoudrée de chaux et de craie qui agit comme un buvard en dégraissant la peau ; cendres, os, coquilles ; soit des produits basiques sont diversement employés, puis un ponçage soigneux est effectué. Ce traitement rend la peau solide,lisse et d’un blanc éclatant.
Que faire avec du parchemin ?
Le parchemin pouvait servir à la réalisation de livres (pages et reliures), instruments à percussion, carreaux de fenêtres, « papier calque »…
Moine achetant du parchemin. Manuscrit allemand, 13 ème siècle. Copenhague, Det Kongelige Bibliotek, grs 4, II, f° 183 r°.