Structure et composition d’une peau

Veuillez cliquer sur les schémas pour les agrandir 🙂

Voici, ci-dessous, un schéma d’une coupe transversale d’une peau de bovin :

Toutefois, certaines peaux ne présentent pas de glandes sudoripares : celles des rongeurs et des canidés, par exemple.

 

Ci-dessous, un exposé sur la structure interne d’un cuir :

 

 

Ce schéma explique la dénomination des différentes parties d’un cuir. Il est important de connaître le nom des différentes parties de la peau car en raison de leurs différences elles ne conviendront pas aux même usages :

 

 

Ces différentes parties ont des propriétés bien spécifiques. Par exemple, les flancs sont plus souples et tendres que le croupon qui est une partie très dense.

Du parchemin au manuscrit enluminé

Le parchemin, sa fabrication et son emploi.

Étymologie : bas latin : pergamena (charta). Grec : pergamêné, « peau de Pergame »; parchamin. 1050.  parcamin «peau de mouton, d’agneau, de chèvre, séchée à l’air et non tannée, de manière à recevoir une écriture manuscrite ou imprimée, à servir à la reliure» (Alexis, éd. Chr. Storey, 281)

Pergame : Aujourd’hui Bergama, en Turquie.

Origines du parchemin

-152 avant J.C, l’Égypte détient le monopole du papyrus, matière rare et chère. C’est la rivalité entre la cour royale de Pergame et celle d’Alexandrie pour avoir la bibliothèque la mieux garnie, soit environ 200 000 volumes.

Plus souple, plus résistant et plus mince que le papyrus, le parchemin qui est déjà utilisé depuis près de 3000 ans, atteint alors un niveau de qualité inégalé et devient suffisamment noble pour conserver des textes sacrés.

D’abord utilisé en rouleaux, le parchemin enroulé était conservé dans un étui en cuir appelé scrinium.

Beaucoup plus économique en matière que les rouleaux, les codex étaient des feuilles pliées et cousues en cahiers et reliées ensemble. ils conservaient deux fois plus de textes (recto-verso).

Le livre comme nous le connaissons est apparu dès le 3ème siècle, plus facile à transporter et à manipuler.

Il a énormément contribué au développement intellectuel et à la création artistique. En France, le papyrus est encore utilisé par les mérovingiens, c’est à l’époque carolingienne que le parchemin fit son apparition pour les œuvres liturgiques.

Au 13ème siècle, seul le parchemin est utilisé pour les manuscrits, il a permis d’inventorier les « savoirs-faire », et passer de la transmission orale à celle écrite. Voir les différentes « chroniques médiévales », traités d’escrime ou universitaires, recueils de lois, inventaires…

Utilité du parchemin

Dès lors, ce « nouveau » support permit d’illustrer les textes, d’images colorées et dorées. Ce fût la naissance d’une nouvelle expression artistique qu’est l’enluminure.

L’intérêt est d’aider à la compréhension du texte, de le rendre « lumineux », une année (en moyenne) est le temps de fabrication de ces ouvrages.

Outre ce travail d’écriture colossal, le parchemin, produit par un long travail fastidieux, est une matière très onéreuse et ajoute de la valeur à ces ouvrages. Des manuscrits entiers ont été « recyclés » pour récupérer le précieux parchemin, ce sont les palimpsestes.

Au 11ème siècle, la taille des images se réduit encore pour utiliser la peau au maximum, ce sont les miniatures.

Ce travail de recopiage était confié aux moines  » copistes » ou « scriptores » et à l’ymagier.

Veuillez consulter le site de Dame Chlodyne pour en savoir plus sur la calligraphie et l’enluminure : http://arhpee.typepad.com/

Fritz, un parcheminier de Nuremberg.
Vers 1450. Stadtbibliotek, Nuremberg Copyright AKG-image

Comment fabriquer du parchemin

Le parchemin n’est pas tanné, la peau de mouton, de chèvre, de très jeune veau, est trempée dans la chaux pour enlever les poils et l’épiderme.

Ensuite, tendue de façon homogène, elle est écharnée, saupoudrée de chaux et de craie qui agit comme un buvard en dégraissant la peau ; cendres, os, coquilles ; soit des produits basiques sont diversement employés, puis un ponçage soigneux est effectué. Ce traitement rend la peau solide,lisse et d’un blanc éclatant.

Que faire avec du parchemin ?

Le parchemin pouvait servir à la réalisation de livres (pages et reliures), instruments à percussion, carreaux de fenêtres, « papier calque »…

Moine achetant du parchemin. Manuscrit allemand, 13 ème siècle. Copenhague, Det Kongelige Bibliotek, grs 4, II, f° 183 r°.

Petite histoire des tannages

Le tannage est une technique qui permet après un long travail, de transformer la peau brute en cuir souple, résistant et imputrescible.  Au cours de cette opération il s’opère des réactions chimiques complexes qui ne sont pas toutes expliquées.

Au Paléolithique, la peau de l’animal est convoitée, elle offre chaleur et protection. Elle fût dans les premiers temps simplement écharnée à l’aide de silex tranchants puis séchée.

La peau « crue » à tendance à se rigidifier et se rétracter, elle reste néanmoins très sensible à l’eau qu’elle peut absorber en grandes quantités. Cependant, pour la réalisation de ligatures ou de protections elle convient parfaitement.

Le tannage « à l’huile » est une méthode maîtrisée depuis de Néolithique, dans ce processus, ce sont les acides gras insaturés présents dans l’huile qui vont inter-agir avec la protéine présente dans la peau : le collagène. Cette matière grasse ne doit être ni trop insaturée, ni pas assez.

La cervelle de l’animal, sa graisse, son foie, les œufs, les huiles de poisson ou de mammifères marins se prêtent à cette opération. Les aldéhydes formés par l’oxydation de l’huile se combinent au collagène et le rend chimiquement stable. D’autres agents interviennent et « polymérisent » les fibres. Pour préparer à ce tannage, le cuir était mâché par les femmes ; la salive légèrement acide faisant office de pickelage ; il était ensuite enduit de la cervelle de l’animal.

Dans ce mode de tannage il s’agit, en gros, de remplacer l’eau et les fragiles liaisons grasses présentes à l’intérieur de la peau, par des liaisons grasses plus stables. On obtiens par ce procédé un cuir souple jaune orangé, très résistant à l’eau.

Appelé « chamois » ou « peau chamoisée », cette technique  utilisée au Moyen Age, pour la confection des vêtements et sous vêtements, des gants. Des moulins activés par la force de l’eau étaient conçus pour cette activité. C’était le travail exclusif des chamoiseurs.

Vidéo sur Dailymotion : http://www.dailymotion.com/video/xfe2gw_la-peausserie-de-niort_news

Le tannage « à la fumée » est un procédé différent qui provoque les mêmes transformations à l’intérieur de la peau. En chauffant doucement la peau au dessus d’un feu de bois vert, la fumée contenant des aldéhydes et des phénols s’associent avec le collagène. Différentes essences d’arbres peuvent être utilisées pour diversifier les teintes. Le cuir obtenu de cette façon est sombre, plus rigide et résistant à l’eau. Le tannage à la fumée peut être associé au tannage à l’huile pour le rendre plus étanche ou au tannage végétal pour le rendre plus souple.

Le tannage végétal fût utilisé dans l’Égypte antique et en Chine, ce tannage est réalisé avec des matières astringentes. Le tan (en langue gauloise : chêne) est le nom donné à l’écorce de chêne broyée et réduite en poudre ; le tannin est du tan ajouté à de l’eau pour faire un jus. Cependant l’étymologie du mot « tan » est incertaine, il pourrait aussi s’agir du mot « tannen » (en allemand) : sapin, qui servait aussi de matière tannante.

Aucune datation précise de l’utilisation de tannins végétaux pour la conservation d’une peau est attestée. Toutefois, une origine très ancienne est fort probable : nos cousins Néandertaliens maîtrisaient probablement cette technique complexe. Il faut prendre en compte qu’ils ont traversé trois époques glaciaires ! Savoir confectionner des vêtements de fourrure ad-hoc était une condition sine qua non de la survie.

Dans un ouvrage passionnant : Neandertal, mon frère, les auteurs (Silvana Condemi & François Savatier ) reportent que des molaires de femmes néandertaliennes exhumées portent des traces d’usures importantes qui pourraient être le signe d’un machouillage intensif de peau, en préparation d’un tannage (pickelage).

 

De plus, dans un documentaire de 2011 : Le mystère des éléphants géants, des archéologues on fait une découverte de taille : un racloir en silex portant encore des traces de tannins. voir ci-dessous :

« Le mystère de éléphants géants, sur Arte en 2001 : les sédiments fossiles de 120 000 ans d’age exhumés à l’issue de plusieurs années de fouilles sur le site de Neumark-Nord, en Allemagne, sont d’une incroyable richesse. Recelant des squelettes intacts de cerfs et de lions, ainsi que de plantes exotiques, des larves d’insectes et des outils préhistoriques, ils conservaient aussi plus de soixante-dix squelettes d’éléphants géants qui devaient mesure quatre mètres, peser plus de dix tonnes et posséder d’impressionnantes défenses. (…) »

Le cuir végétal peut s’obtenir avec différentes matières selon le lieu d’utilisation : la noix de galle (pousse sur les feuilles de certains arbres), l’écorce de châtaignier, de mimosa, de bouleau, la garouille (écorce de la racine d’un chêne du bord de la méditerranée : le chêne kermès), le sumac des tanneurs ou redoul (arbuste originaire d’Asie dont les feuilles sont séchées et broyées)….

Ce procédé est le plus long et le plus complexe, chimiquement parlant. Il s’agit encore de stabiliser les fibres de collagène à l’échelle moléculaire.

De pH acide : entre 3.5 et 5, il nécessite une préparation au tannage très précise ainsi que des finitions poussées.

Un tannage dit minéral à l’aide d’alun natif est utilisé par les Égyptiens, les Romains et certains peuples Celtes. Cependant l’origine précise reste inconnue.

L’alun, composé de sulfate double d’aluminium et de potassium, en solution de pH 5, se fixe sur le collagène. Chimiquement moins stable que les autres procédés, cette méthode assez mal connue, fût toutefois très employée de l’antiquité à la fin du Moyen Age. Comme c’est un cuir fragile, on en retrouve très peu de traces archéologiques.

Dans ce mode de tannage appelé « mégis » au Moyen Age et encore de nos jours, l’alun est employé dans une solution d’eau, sel, farine, jaune d’œuf, huile d’olive. On retrouve recette à quelques variantes près dans le manuscrit de Bologne, le Mappae et celui de Rosetti. Une pâte est faite de ces ingrédients, elle est étalée sur la peau préalablement « confite » à au moins deux reprises.

Cette technique donne un cuir qui résiste peu à l’eau, mais d’une grande souplesse et d’une blancheur éclatante. Il pouvait être teinté avec des matières tinctoriales à peu près comme pour les tissus.

Voir nos expériences de mégie »à la pâte à crêpes ».

Un tannages mixte alun/végétal ou végétal/alun est possible. Les Hittites pratiquaient un tannage mixte noix de gales et alun. C’est à dire qu’il faut faire un pré-tannage à l’alun et finir par un bain de matières végétales ou inversement, mais pas en même temps pour des problèmes de PH, il se produirait un phénomène de « plaquage ».

De principe plus moderne (fin 19ème siècle), le tannage dit chimique peut se faire avec de l’alun de chrome ou de l’alun de chlorure d’aluminium, on parlera alors de cuir chromé.

Ce processus bien plus rapide et très stable déclencha un changement total dans la production du cuir. Il est très résistant à l’eau et à la chaleur, on peut le faire bouillir sans le dénaturer. Contrairement au tannage végétal, la solution contenant ces sels de chrome est basique. Le cuir chromé est majoritairement utilisé de nos jours, pour les canapés et les chaussures. Néanmoins, l’oxyde de chrome peut être très toxique s’il est mal maîtrisé lors du tannage et peut provoquer des intoxication et des allergies graves.

Bien sûr, les procédés de tannage chimique et végétal et huile peuvent être combinés, cela réduit le temps de fabrication donc le coût final de la matière.

De nos jours, le tannage des peaux se fait à 90 % aux sels de chrome qui est produit très toxique ! Dans notre pays des lois draconiennes empêchent aux tanneries de rejeter des produits chimiques directement dans la nature, mais ce n’est pas le cas partout.

C’est très bien ainsi néanmoins, les petites tanneries n’ont pas pu se mettre aux normes et disparaissent. Seules quelques tanneries traditionnelles travaillant de petites peaux subsistent depuis ces nouvelles lois. Les autres travaillent pour l’industrie du luxe quasi-exclusivement.

En Inde et au Bengladesh, c’est un vrai désastre.. Les ouvriers des tanneries sont immergés dans un bain de chrome à touiller les peaux, sans aucune protection. Les résidus sont ensuite déversés directement dans la rue ou les enfants jouent. Ces cuirs servent à faire les chaussures bas de gamme des grandes marques connues ou les canapés « en cuir » à bas coût. Pensez-y en achetant ces produits: le chrome 6 est toxique par contact.

Malgré le fait d’être allergène et cancérogène, le chrome (3 ou 6 quand le tannage est mail maîtrisé) est quasi-exclusivement utilisé dans les industries modernes de part le monde. Pourquoi? Car le cuir « chromé » est « résistant et pas cher à fabriquer ».

Dans notre association, tous les cuirs utilisés pour nos fabrications proviennent de France ou d’Italie et sont tannés à l’aide de matières végétales. Toutefois, trouver du cuir tanné 100% végétal devient compliqué:/ .

L’association Orchis cherche des fournisseurs Européens, si vous en connaissez, merci de nous contacter  🙂

Références bibliographiques :

« Le travail du cuir de la préhistoire à nos jours » ouvrage collectif, Ed. APDCA,2001

« La tannerie Romanaise » Ed. « la manufacture » par Annie Roche,1984

« Néandertal, mon frère » Silvana Condemi, François Savatier. Paru le 26 octobre 2016

 » Le tan et le temps » par Eva Hallasz -Csiba dans Techniques et cultures p 147-174, 2001

 

Brève analyse de l’utilisation du « cuir bouilli » au Moyen Age

Lorsque l’on s’intéresse au travail du cuir dans l’histoire, il est difficile d’ignorer le fameux « cuir bouilli », ses performances remarquables sont soulignées dans plusieurs textes du Moyen Âge.

His jambeaux were of cuir-bouilli,

His sword sheat was of ivory…

Geoffrey Chaucer, The Tale of Sir Thopas

Ce « cuir bouilli » fût aussi utilisé dans la vie « civile » de tous les jours afin de réaliser des fourreaux et des étuis rigides, ainsi que des coffrets adaptés pour conserver tout objet précieux.

J’avoie, adont, de cuir bouli

Un coffinet bel et poli

Qui estoit longues et estrois

Où les balades toutes trois

Mis.

Froissart, La prison amoureuse

Le cuir est coriace et résistant, il est une matière incontournable depuis les premiers vêtements, les chaussures, beaucoup d’instruments de musique et le précieux parchemin qui fut un formidable vecteur de développement culturel.

Étui en « cuir bouilli » du 15ème siècle, exposé au musée de Cluny à Paris.

Ce cuir  dit bouilli est apparemment une matière différente, bien plus dur que le simple cuir, une sorte de super-cuir.
Au début du Moyen Age, on sait que le cuir avait une multitude d’applications mais il n’existe pas, à notre connaissance, de texte précis  sur la fabrication du « cuir bouilli ».

Pourtant, il est mentionné depuis le début du 12ème siècle dans des ouvrages en latin ancien. Le parchemin étant une nouveauté car apparu peu avant l’an Mil en Occident_uniquement pour recueillir des textes religieux_ce qui ne rend pas simple la recherche de sources anciennes écrites !
En France, la technique s’oublia aux alentours de la fin du 17ème siècle. Les raisons sont incertaines, est-ce l’évolution des armes (à feu), la fin d’une mode qui rendit ce matériau obsolète ou une tout autre raison ? La question reste entière…

Essai de reconstitution d’un étui à plumes par nos soins, l’encrier est réalisé par l’association Rommelpot

Quand on observe notre histoire récente, les modes changent et avec célérité: Nous sommes bien passé du mouvement Hippie au Punk en moins d’une génération !

Aux alentours du 18ème siècle, le cuir dit bouilli refait son apparition, à cette époque il est utilisé pour fabriquer des gourdes, des bottes de postillon renforcées, des seaux pour les incendies… Il sert jusque dans l’équipement militaire de la première guerre mondiale pour faire des casques.

Mais tous les objets de cette époque récente sont visiblement très différents des réalisations du Moyen Âge. Les cuirs sont très épais, assemblés de coutures grossières et souvent recouverts d’un goudron végétal.

La technique utilisée alors n’est probablement plus la même qu’auparavant.
De cette technique plus moderne, il existe des recettes pour faire du cuir bouilli (datant du 18ème siècle) où le cuir est assemblé par couture, puis ramolli dans l’eau chaude ou bouillante, mis en forme sur un moule en deux parties puis le tout est mis à sécher au four. Les objets obtenus de cette façon sont raides et leur surface peut se craqueler, des températures élevées et prolongées détruisent  à coup sûr les fibres du cuir, il devient cassant comme un biscuit.

Cette méthode « moderne » présente un autre inconvénient majeur, exposé à de hautes températures par immersion dans l’eau bouillante, le cuir se rétracte fortement soit environ 1/4 de sa surface. (Lorsque l’on fait cuire un steak, il se passe la même chose, le collagène se rétracte)

Il faut donc, lors de la fabrication, tenir compte de cette rétractation pour obtenir un objet aux dimensions correctes. Technique assez hasardeuse car la rétractation n’est pas uniforme et dépend de la partie de la peau utilisée.

Nous pensons qu’il existe un cuir « bouilli » du Moyen Age et un autre, totalement différent, à partir du 18ème siècle. Un amalgame s’est crée entre différentes techniques pour parler d’un seul produit.

De nos jours, nos amis Anglais ont beaucoup expérimenté sur ce sujet, en se basant sur les recettes du 18ème siècle, tests après immersion dans un liquide bouillant, résistance à la casse, à la torsion… Leurs conclusions sont que le cuir est rendu cassant par cette méthode, donc ce n’est probablement pas cette méthode qui fût employée au Moyen Age ou alors le cuir dit bouilli est un mythe…
En effet, l’utilisation de cette méthode « brutale » est à exclure pour obtenir des objets résistants aux chocs comme les boucliers et cuirasses, d’une grande finesse et d’une précision extrême pour les boîtes ouvragées.
Pourtant dans les esprits, le cuir bouilli est un cuir vraiment bouilli, ce qui est impossible quand on connaît cette matière si sensible aux excès de température et d’humidité.
Quelques objets fait de ce « cuir bouilli » nous sont parvenus d’un lointain passé, surtout des boîtes magnifiquement travaillées, des petits écrins précieux ou des fourreaux de couteaux. Ils témoignent de la grande technicité des maîtres artisans du Moyen Age.
Un exemple remarquable se trouve au musée de Cluny, il s’agit d’une boîte finement décorée, probablement munie d’un lacet où coulissait le couvercle. Les archéologues ont retrouvé à l’intérieur une guimbarde, mais ce n’était sûrement pas sa première utilité.

Eva Hallasz Csiba dans son livre « Le cuir à fleur de peau » étudie le cuir d’une façon anthropologique et historique très intéressante, c’est en nous appuyant sur ses écrits que nous avons pu proposer une autre hypothèse sur la fabrication du « cuir bouilli ».
Notre proposition sur la fabrication du « cuir bouilli » est à lire dans le n°19 (avril-mai 2008) de Histoire et Images Médiévales, il contient un article de huit pages sur le métier de gainier furrelier qui serait lié au travail du « cuir bouilli ». Un essai de reconstitution de l’étui « à guimbarde » y est exposé en détails. Cet article est entièrement en ligne ici .

Voici notre première tentative de reconstitution de l’étui « à guimbarde » en « cuir bouilli » :

Cette méthode que nous expérimentons est juste une hypothèse. Mais, personnellement, je trouve que la gélatine pure alliée à un cuir souple à tannage végétal permet de confectionner toutes sortes de formes,  boîtes et étuis.

Ils n’ont aucune couture visible de l’extérieur, ils sont imperméables, très légers et résistent aux chocs.

Avis aux collectionneurs possédant de tels objets : Pour nos recherches, nous sommes vivement intéressés par des images ou des dessins d’objets en « cuir bouilli » du 14 au 16ème siècle qui ne sont pas visibles sur internet.

Quelques bourses à monnaie de la fin du Moyen Age en Hollande.

C’est grâce à feu Olaf Goubitz que vous pouvons approfondir nos connaissances sur les bourses de peau du Moyen Age. Cet archéologue hollandais a consigné de bien belles découvertes dans la publication la plus complète sur l’histoire des bourses de la fin du Moyen Age : Purses in Pieces.

Dans cet ouvrage, paru en 2007, une foultitude de modèles sont recensés. Ci-dessous, quelques exemples de formes de bourses à monnaie tirées de ce livre :

Ces petites bourses à monnaie se rangeaient probablement dans une bourse suspendue à la ceinture ou une solide besace.

Notre association propose à la vente des bourses à monnaie inspirées de ces modèles, les tarifs vont de 37 à 40€ port compris. Veuillez consulter cette page.